Nb : Programme éligible au parrainage nominatif.
Les enjeux de scolarisation des jeunes filles:
Dans les familles en situation précaire, les garçons non scolarisés risquent de devenir des enfants des rues, et les filles non scolarisées sont exposées a des risques moins visibles mais tout autant dramatiques . Elles seront illettrées, comme le plus souvent leurs mères, et exposées plus que les autres à des mariages précoces (à partir de 12 ans), et a divers trafics: “louées” par leurs parents a des recruteurs pour le compte de familles aisées en Inde, travail dans les bars comme danseuse (maisons closes clandestines)….
1-La scolarisation des filles au Népal, un problème culturel :
Données récentes concernant l’éducation des femmes au Népal (sources : Népalisansar 2018, Banque mondiale 2016, Unesco 2018, Unicef 2012)
-taux global d’alphabétisation des hommes 71%, des femmes : 44%/ -taux d’alphabétisation des femmes de plus de 15 ans : 59%/ –taux d’alphabétisation des femmes de plus de 60 ans : 9%/ –1 fille sur 10 mariée avant 15 ans/ -1/3 des écoles sont équipées de toilettes pour filles/-travail des enfants 5-10ans : 37%/ -travail des enfants 10-14 ans : 61%/ –taux de présence des filles dans l’ enseignement supérieur (classe 11 et 12, +) : 26%: -taux d’enseignants de basses castes < a 8%,
Malgré de réels efforts des autorités Népalaises, de nombreux facteurs ralentissent l’accès a l’égalité des femmes dans l’éducation : l’éloignement des écoles dans les zones rurales, les bas revenus des familles (la famille fait des sacrifices pour scolariser le fils ainé qui prendra soin des parents quand ils seront âgés mais ne peut souvent pas scolariser les autres enfants, en particulier les filles qui quitteront la famille à leur mariage) les mariages précoces (à partir de 12 ans : la jeune fille reste souvent dans sa famille jusqu’à 17-18 ans, mais sa scolarisation est arrêtée, souvent avant la fin du primaire), la pratique du « chaudapi » (qui interdit aux femmes toutes activités pendant les règles) , le manque d’ adaptation des écoles (pas de toilettes séparées H-F), les traditions…
Notre programme de prévention s’adressait logiquement aux garçons, leur déscolarisation étant souvent la première étape vers la rue, mais nous ne pouvions ignorer la détresse des jeunes filles dans ces familles. A partir de 2008, nous avons ouvert un soutien a la scolarisation des filles, et elles sont aujourd’hui majoritaires, y compris dans les classe supérieures.
2-l’engagement de APC en faveur de la scolarisation des filles:
Depuis 2008, Pomme Cannelle développe un programme intensif de scolarisation des jeunes filles et de lutte contre les mariages précoces et les trafics. Et le “contrat” souscrit avec la famille précise qu’en contrepartie du soutien financier, les parents s’engagent à accompagner leur fille au moins jusqu’a la classe 10 (SLC). Dans la capitale, elles sont scolarisées dans des établissements proches de leur famille et bénéficient d’un soutien scolaire (jusqu’a la classe 10, puis les classes 11 et 12 pour celles qui en ont la capacité), participent à de nombreuses activités ludiques (chant, théâtre, danse, dessin..) et sociales (club des enfants Ramghat), et d’un accompagnement dans leur famille (action auprès des mères ). En zones rurales, en plus de la prise en charge de la scolarisation, elles bénéficient, en relation avec les Proviseurs des écoles concernées, d’un suivi pour repérer celles qui ont la motivation et les capacités pour accéder aux classes 11 et 12 (avec si besoin un soutien scolaire personnalisé), une opportunité encore rare pour les jeunes filles de ces familles traditionnelles modestes. Aujourd’ui, (2019), sur près de 400 enfants scolarisés par APC, 64% sont des filles, toutes classes confondues , 72% dans les classes 11 et 12.
“Chacun a son chemin à faire. Cet enfant qui est là, quel qu’il soit, sait ce qu’il a à faire”/Françoise Dolto : L’échec scolaire.